Situation de la filière porcine

Catégories: Agriculture, Assemblée Nationale, Questions écrites au gouvernement

Question écrite du 10 novembre 2009

Texte de la Question

M. Michel Hunault attire l’attention de M. le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche sur les conséquences désastreuses pour les producteurs de porc de l’effondrement des cours à un niveau qui remet en cause la pérennité des exploitations. Il lui demande si le Gouvernement peut préciser, en concertation avec les représentants de la profession, les mécanismes qu’il entend promouvoir pour éviter et prévenir de tels effondrements et dans l’immédiat, les mesures de soutien qu’il entend prendre en faveur de la trésorerie des éleveurs de porcs.

Texte de la Réponse du gouvernement du 12 janvier 2010

La crise des coûts de production fin 2007 et 2008, combinée à des cours bas, a conduit le secteur porcin à une situation d’endettement significatif, aggravée en 2009, par la crise économique et financière. Les pertes de trésorerie des élevages se sont accumulées depuis plus de deux ans, fragilisant une grande partie des élevages. Face à la dégradation rapide des trésoreries des élevages, un plan de soutien à la filière a été mis en place dès 2008, à hauteur de 16 millions d’euros. Ces mesures ont été complétées par un nouveau dispositif d’aide, décidé le 6 avril 2009, avec une enveloppe de 6 millions d’euros. Depuis le 9 novembre 2009, les éleveurs de porcs peuvent également bénéficier du plan exceptionnel de soutien à l’agriculture française, annoncé par le Président de la République, le 27 octobre 2009, à Poligny. Ce plan prévoit des prêts bancaires à hauteur de 1 milliard d’euros et un soutien de l’État de 650 millions d’euros : 60 millions d’euros sont mobilisés pour alléger les charges financières des agriculteurs, avec la prise en charge d’une partie des intérêts des prêts de reconstitution de fonds de roulement ou de consolidation. Par ce soutien, le taux d’intérêt réel des prêts de trésorerie et de consolidation est réduit à 1,5 % sur cinq ans, et à 1 % pour les jeunes agriculteurs ; 200 millions d’euros permettent de prendre en charge une partie des intérêts de l’annuité 2010 et d’accompagner les agriculteurs les plus en difficulté ; 50 millions d’euros permettent la prise en charge des cotisations à la mutualité sociale agricole. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre spécifique des aides d’État au secteur agricole dans le contexte de la crise économique mondiale. Ainsi, pour la période 2008-2010, le plafond d’aide auquel les agriculteurs peuvent prétendre a été doublé et s’élève à 15 000 euros. Ce relèvement a été obtenu à la suite d’une demande de la France. Les éleveurs pourront également bénéficier des mesures suivantes : 50 millions d’euros seront consacrés à la prise en charge de la taxe sur le foncier non bâti, au cas par cas ; 170 millions d’euros permettront le remboursement de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers et de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel ; enfin, 120 millions d’euros seront utilisés pour le remboursement, dès le premier trimestre, de 75 % du montant de la taxe carbone 2010. Le dispositif national d’exonération de charges patronales applicable aux travailleurs occasionnels et demandeurs d’emploi (TO/DE) sera étendu à l’ensemble des secteurs agricoles, ce qui représente un effort supplémentaire substantiel de 170 millions d’euros sur le budget de l’État. Enfin, les dispositifs CAP et CAP+ export, mis en place par le Gouvernement pour soutenir les entreprises exportatrices devant le retrait des assureurs, a été déployé depuis le 5 octobre dernier, suite à l’accord de la Commission européenne. Il convient d’ajouter que le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche a demandé depuis plusieurs mois à la Commission européenne d’intervenir sur le marché du porc, sans que cette demande n’ait à ce jour reçu de réponse positive.