Situation au Tibet

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Assemblée nationale


XIIIe législature


Session ordinaire de 2007-2008



Compte rendu
 intégral

Deuxième séance du mardi 25 mars 2008

Question d’actualité

Situation au Tibet

M. le président. La parole est à M. Michel Hunault, pour le groupe Nouveau Centre.

M. Michel Hunault. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères et européennes et concerne la situation au Tibet.

Monsieur le ministre, au nom de mes collègues du groupe parlementaire Nouveau Centre et en y associant plus particulièrement mon collègue François Rochebloine, je voudrais vous interroger sur la situation et sur les événements tragiques que connaît le Tibet depuis plusieurs jours. Cette situation, monsieur le ministre, interpelle la communauté internationale tout entière, car elle a trait à ce qui est le plus essentiel, le respect des droits de l’Homme.

Aux yeux du monde, la France représente cet idéal et ces valeurs : celles des droits de l’Homme, de la liberté, de la démocratie, ces valeurs qui nous sont communes et dont nous sommes tous ici, dans cet hémicycle, quelles que soient nos appartenances, les dépositaires, car elles sont universelles.

Le Président de la République a fait part, hier, de son émotion et a appelé à la fin des violences au Tibet par le dialogue.

Dans quelques semaines, la France présidera l’Union européenne. Elle a donc un rôle d’autant plus essentiel à jouer pour contribuer à faire triompher les valeurs de liberté. Ma question est la suivante : quelle initiative entend prendre le gouvernement français pour contribuer à faire cesser les violences au Tibet ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre et du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)

M. le président. La parole est à M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes.

M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes. Monsieur le député, vous avez raison de lier la préparation et la tenue des jeux Olympiques et les droits de l’homme. L’olympisme, c’est avant tout la fraternité, le respect de l’autre et, évidemment, le respect des droits de l’Homme.

La présidence française débutant le 1er juillet, vous nous demandez ce que nous allons faire. Nous n’avons pas attendu cette perspective pour nous manifester et nous continuons de le faire. Le 14 mars, c’est-à-dire vendredi dernier, à l’occasion du Conseil européen, les Vingt-sept ont produit un texte qui demandait que cessent les violences. C’était le premier jour. Le mardi suivant, nous avons répété qu’il fallait que cessent les violences et que les journalistes soient, dès ce jour, autorisés à se rendre sur le terrain, au Tibet, pour constater ce qui se passait. Nous avons continué ainsi, en écoutant l’appel de Robert Ménard, qui, vous le savez, ne demandait pas le boycott des jeux Olympiques – et c’est encore la position officielle –, mais que des manifestations se tiennent à l’ouverture des Jeux.

Maintenant, que peut-on faire ? D’abord, il faut parler avec les Chinois, parler avec les Tibétains. Comme le Président de la République l’a dit dans sa lettre d’hier, il faut tenter d’apporter des éléments pour ce dialogue nécessaire.

Mais je voudrais également dire à nos amis chinois que leur combat n’est pas bon. D’après nos informations, ils se trompent en pensant que le dalaï-lama menace l’intégrité territoriale de ce grand pays. Nous n’avons pas connaissance de ces écrits et je serais surpris que 1,3 milliard de Chinois soient menacés par quelques millions de Tibétains.

Ce qui est en question – vous l’avez justement dit –, ce sont les droits de l’Homme, mais c’est surtout une identité culturelle et religieuse que les Tibétains veulent vivre pleinement, et qui est très bien représentée par un dalaï-lama qui, à notre connaissance, est un des grands apôtres du pacifisme. Je peux me tromper, mais je crois qu’il n’a jamais recherché la violence.

M. le ministre des affaires étrangères et européennes. Nous ne cesserons pas de prôner la fin de cette violence. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)