Réforme de la garde à vue

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Assemblée nationale


XIIIe législature


Session ordinaire de 2009-2010



Compte rendu 
intégral 

Première séance du mercredi 19 mai 2010

Question d’actualité

 Réforme de la procédure pénale et de la garde-à-vue

M. le président. La parole est à M. Michel Hunault, pour le groupe Nouveau Centre.

M. Michel Hunault.Madame la ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, au nom de mes collègues du groupe parlementaire du Nouveau Centre, je souhaite vous interroger sur le calendrier de la réforme de la justice.

La semaine passée, à Bordeaux, devant le congrès de l’Union des jeunes avocats, vous avez évoqué « l’encombrement du calendrier parlementaire », lequel vous obligerait à reporter certaines parties de la réforme de la procédure pénale. Si le groupe Nouveau Centre salue l’esprit de la réforme et la large concertation que vous avez lancée, il est très attentif à ce que soit au moins engagée la réforme de la garde-à-vue. Il s’agit là, d’ailleurs, d’un souhait consensuel sur lequel, à l’instar des autres groupes parlementaires, j’ai moi-même déposé une proposition de loi. Nous souhaitons que, conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, les garde-à-vue, dont le nombre ne cesse d’augmenter dans notre pays, soient mieux encadrées afin de concilier la présomption d’innocence et la recherche de la vérité.

Pouvez-vous donc, madame la garde des sceaux, nous rassurer sur la volonté du Gouvernement d’engager la réforme de la garde-à-vue et, plus généralement, nous préciser le calendrier de la réforme de la procédure pénale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)

M. le président. La parole est à Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés.

Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés. Chacun convient en effet, monsieur Hunault, de la nécessité d’une modernisation de notre procédure pénale, afin de la mettre en accord avec les principes européens du procès équitable, de renforcer les droits des victimes et de mieux garantir ceux de la défense.

Il s’agit donc d’une réforme globale. Sur sa première partie, relative à l’enquête, une concertation réunissant quarante-cinq associations et syndicats a été lancée ; elle a duré dix semaines et a donné lieu à cinq cents propositions. Nous sommes en train d’intégrer au projet de texte celles d’entre elles qui nous semblent constructives. D’ici environ trois semaines, ce projet sera soumis au Conseil d’État avant d’être présenté en Conseil des ministres. Nous commençons parallèlement à travailler sur le volet relatif au jugement et aux voies d’exécution, qui, à la fin de l’été, fera l’objet de la même concertation.

Cette réforme est une refondation de notre procédure pénale. Elle comportera moins d’articles, mais tout de même 1 200 ; or nous savons tous qu’il est impossible d’examiner un texte comportant autant d’articles, de sorte qu’il faudra procéder à un découpage.

La réforme de la garde-à-vue sera prise en compte, mais en cohérence avec l’ensemble : elle devra donc être intégrée dans un texte plus large. D’ici à quelques semaines, et après la présentation en Conseil des ministres, nous étudierons avec les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que les présidents de la commission des lois de chacune des deux assemblées, les découpages à envisager et l’ordre d’examen des différentes partie de la réforme. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)