PROGRAMMES

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Les programmes des candidats à l’élection présidentielle sont désormais connus !

Ils sont aussi chiffrés : la satisfaction des engagements et des promesses sont évalués à 50 milliards d’euros supplémentaires de dépenses. Ce chiffre est à rapprocher de l’état des finances publiques : 1 500 milliards de dette. La seule annuité des intérêts d’emprunt est de 100 milliards d’euros par an !

Cette dépense obligatoire obère les capacités de l’Etat à financer les programmes de construction de logements, d’équipements culturels, sportifs et éducatifs, et à répondre à l’ardente et compréhensible attente sociale et de solidarité de nos compatriotes.

Le produit de l’Impôt sur le revenu ne suffit plus à rembourser la seule dette. A cela s’ajoutent les difficultés liées à la réglementation excessive.

A titre d’exemple, le  » bouclier social », promis par le Président Chirac à Amiens en Novembre dernier, adopté par les députés dans la loi de finances pour 2007 et visant à ne faire peser sur les entreprises indépendantes des charges, en fonction des seules recettes encaissées, a été annulé par le Conseil Constitutionnel… ce qui n’est pas sans poser des questions, sur l’organisation même de l’élaboration du vote des lois et sur la force du politique dont la volonté est indéniablement bafouée !

Est-ce crédible de multiplier les promesses non financées, tournant ainsi le dos à l’exigence de vérité ?

Une récente publication sur l’état des finances et des retraites témoigne qu’il faudra bien engager, dès le renouvellement du gouvernement et du parlement en juin prochain, une nouvelle phase de réformes, qui ne pourront être discutées et surtout être acceptées, que si, au préalable, on refuse la démagogie des promesses qui décrédibilisent ceux-là mêmes qui les prononcent.

La campagne électorale, doit être l’occasion, dans la pluralité des sensibilités, d’exprimer plus qu’une vision : des réformes concrètes susceptibles d’assurer la cohésion nationale.

Les priorités sont à porter en faveur des familles, des transports et du logement, qui sont le lot quotidien de millions de travailleurs ; à la revalorisation des salaires des travailleurs les moins bien payés. Cela passe par un allègement des charges et donc plus de salaire et de pouvoir d’achat !

La priorité doit être portée :

- à la formation des jeunes, mais aussi, à la formation continue à tous les stades de la vie professionnelle.

- au renforcement d’un aménagement harmonieux du territoire, et par conséquent à la création de pôles de compétences et de compétitivité susceptibles de favoriser la création d’emploi, en assurant la pérennité des services publics ;

- au respect de l’environnement dans une démarche de développement durable ;

- au renforcement de l’Europe, s’accompagnant d’une plus grande coordination des politiques, en matière énergétique, en matière de sécurité, mais aussi un renforcement des politiques de développement avec les pays du sud, pour maîtriser une immigration qui ne sera réellement combattue que par une amélioration des conditions de vie des populations.

La campagne électorale doit aussi permettre de faire évoluer nos Institutions afin de moderniser les modes de scrutin en vue d’assurer la représentation des diverses sensibilités d’opinion dans les différentes instances, nationales, régionales, départementales et locales.

Si en matière de handicap la loi a permis d’améliorer la situation des personnes handicapées, trop d’obstacles existent encore pour concrétiser l’objectif d’une citoyenneté à part entière.

Et que dire de notre jeunesse qui manque d’objectifs, d’intégration dans la vie professionnelle, et des anciens, dont la durée de vie plonge nombre d’entre eux dans un état de dépendance.

Il existe des mesures qui ne coûtent rien au budget de l’Etat et qui contribuent, par exemple, à l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle telles que – le tutorat – , ou à assurer le parrainage de personnes âgées par des jeunes dans un souci de solidarité.

A l’image de l’immense travail, du dévouement, des compétences émanant du monde associatif, les français attendent des mesures concrètes pour rendre la vie quotidienne meilleure, dans un langage de vérité et de responsabilité.

Cette démarche nécessite de dépasser le clivage gauche/droite et exige d’œuvrer dans une France rassemblée.

Michel Hunault, le 18 janvier 2007
Député