« POUR LA FRANCE !  »

Catégories: Actualités, Editorial

L’entrée dans la quatrième année de la présidence de Nicolas SARKOZY est l’occasion de jeter un regard sur les trois années de sa présidence.

Force est de constater que le France, comme le reste du monde, a connu l’une des plus graves crises économiques : chute du produit intérieur brut (PIB), baisse des recettes fiscales, chômage de masse, crise agricole sans précédent et aujourd’hui crise financière !

C’est dans ce contexte qu’il faut resituer une présidence qui fut axée sur l’ardente nécessité de contribuer à éviter la débâcle financière. Qui se souvient qu’au cours de l’été 2008, le monde a frôlé la catastrophe ? La crise bancaire a été évitée de justesse et aujourd’hui elle menace encore toute l’économie : endettement recort, baisse de confiance et de crédibilité dans les structures mêmes des pouvoirs publics et de la finance, chute de l’Euro.

Nicolas SARKOZY, alors qu’il présidait l’Union Européenne, a su coordonner, au plan européen, les initiatives, évitant le pire. Aujourd’hui même, à Bruxelles, l’Europe finalise le plan d’aide à la Grèce et tente de sauver la monnaie européenne !

Sur le plan national, un certain nombre de mesures ont été prises pour soutenir l’activité économique à travers le plan de relance, les plans ciblés à des secteurs essentiels tels que l’automobile, l’habitat, … Des outils nouveaux tel le Fonds Stratégique d’Investissement qui a permis de prendre des participations dans des grandes entreprises et d’assurer leur pérennité.

La réforme des universités vers plus d’autonomie a pour vocation à renforcer les pôles d’excellence dans un monde où l’éducation, la recherche, l’innovation contribuent à la compétitivité du Pays.

Jamais les questions environnementales n’ont été aussi prises en compte. Avec le Grenelle I, puis désormais le Grenelle II (examiné cette semaine à l’assemblée nationale), l’environnement est pris en compte dans la conduite des politiques publiques dans une exigence de développement durable visant à un aménagement harmonieux du territoire.

L’essor donné aux énergies renouvelables, la multiplication des centrales photovoltaïques, de l’énergie éolienne, la mise en conformité des bâtiments publics et des logements, le renforcement des transports collectifs bouleverseront nos habitudes et jettent les bases d’une société plus respectueuse de notre environnement.

Des problèmes aigus sont et restent à résoudre.

Jamais le monde agricole n’a connu pareil désastre : chute des revenus, baisse des cours de toutes les productions. Le désespoir agricole mérite plus que de la seule compassion mais une véritable réaction et un soutien fort tant en France qu’au sein de l’Union européenne. L’avenir de la Politique agricole commune (PAC) doit pérenniser les mécanismes de garantie des prix, essentiels pour assurer un revenu décent aux agriculteurs.

La solidarité, l’emploi et la cohésion sociale doivent être au coeur des politiques publiques.

Les salariés ont été les premières victimes d’une crise financière qu’ils ont subie. La France et les autres Nations ont pris des mesures pour garantir leur pouvoir d’achat à travers des mesures sociales sans précédent. Mais l’augmentation du chômage, l’absence de débouchés pour les jeunes obligent à accroître les mécanismes de sécurisation des parcours professionnels, favoriser la formation professionnelle continue, développer les mécanismes et mesures des emplois aidés.

Le financement de la dépendance, ses enjeux humains, les perspectives du vieillissement obligent à décider et à ne pas reporter les décisions. Créer un cinquième risque nécessite de concilier l’exigence de solidarité nationale consolidant l’APA tout en favorisant voire à rendre obligatoire l’assurabilité du risque-dépendance sous forme d’une couverture universelle.

Le professionnalisme des métiers de la solidarité, le développement de l’économie sociale et solidaire sont facteurs de cohésion sociale.

La réforme de la retraite devra être juste, résulter d’une large concertation mais le temps des décisions est venu ! Il ne suffira pas d’augmenter les prélèvements et les cotisations, de reculer l’âge légal de la retraite mais bien de sécuriser et pérenniser un système de répartition aujourd’hui menacé. La réforme des retraites devra aussi se faire en réfléchissant à l’élargissement de l’assiette des prélèvements ! Et aussi en favorisant l’emploi des « seniors ». La France a le plus faible taux d’emploi des personnes de plus de 55 ans.

Ces réformes nécessiteront clairvoyance, volonté mais aussi concertation avec les partenaires sociaux.

La crise financière appelle à une nouvelle gouvernance mondiale axée sur la responsabilité, la transparence. Ce serait l’enjeu du G20 en 2011 donnant à la France un rôle essentiel.

Il n’y a pas de développement, de Paix sans volonté de réduire les écarts entre les pays pauvres, bien souvent exclus du développement et les pays toujours plus riches. L’initiative française d’ Euromed est dans ce principe intéressante. Il est regrettable qu’elle s’enlise alors que les deux rives de la Méditerranée ont vocation à un dialogue permanent, facteur de compréhension mutuel pour une meilleure connaissance et compréhension des civilisations et des religions car c’est sur le terreau de l’ignorance des religions que prospèrent les peurs, les raccourcis et donc les conflits.

La classe politique aurait tant intérêt à tendre à ce dialogue et cette compréhension mutuelle plutôt que d’attiser les haines.

Jamais l’avenir n’a paru aussi incertain, l’urgence face à la menace de la crise financière est à la consolidation de l’Europe et à la prise de décisions courageuses. Faisons preuve de clairvoyance, de courage, il en va de l’Avenir du Pays et au-delà de la stabilité du monde.

Michel HUNAULT, le 7 Mai 2010