Crise laitière

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Assemblée nationale


XIIIe législature


Session ordinaire de 2008-2009



Compte rendu
 intégral

Première séance du mercredi 3 juin 2009

Question d’actualité

Crise laitière

M. le président. La parole est à M. Michel Hunault, pour le groupe Nouveau Centre.

M. Michel Hunault. Monsieur le ministre de l’agriculture et de la pêche, au nom de mes collègues du groupe Nouveau Centre, je voudrais vous interroger à mon tour sur la crise que subissent les producteurs laitiers. Après l’échec des négociations de cette nuit, il est urgent de réagir pour remédier à leur désespoir, car c’est le 5 juin, dans deux jours, que les laiteries vont les payer au prix fixé. Entendez-vous œuvrer pour que les négociations reprennent très vite ?

Dans l’attente de ces négociations, vous avez expliqué tout à l’heure quel allait être le mécanisme d’établissement des prix, mais certaines situations sont tellement désespérées que le Nouveau Centre souhaiterait que le Gouvernement s’engage sur un plan d’accompagnement des trésoreries des producteurs.

Nous sommes à quelques jours d’une échéance européenne. Le lait est traité dans le cadre d’une politique communautaire. Nous connaissons, monsieur le ministre, votre détermination à défendre les intérêts des agriculteurs en Europe, mais nous savons que l’avenir de la production laitière et de toute la filière dépend de la défense des producteurs, avec l’affirmation des quotas et la limitation des productions, pour assurer un niveau de prix suffisant. Dans le cadre de la mondialisation, il faudrait faire jouer également la préférence communautaire afin que nos marchés ne soient pas inondés de produits qui ne respectent pas les mêmes normes et les mêmes exigences.

Encore une fois, nous connaissons votre détermination, et nous sommes là pour vous aider, mais il est urgent d’apporter des réponses concrètes. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)

M. le président. La parole est à M. Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche.

M. Michel Barnier, ministre de l’agriculture et de la pêche. Monsieur le député, c’est en effet une crise européenne que nous traversons et il faudra, à tout le moins, se battre ensemble pour préserver une vraie politique agricole commune avec tous ses outils de régulation.

Cette crise touche tous les pays européens, y compris la France. Nous avons demandé que tous les outils de protection et de régulation – intervention, stockage, restitution, c’est-à-dire soutien aux exportations – soient utilisés. C’est le cas aujourd’hui. La Commission nous a autorisés, et François Fillon a décidé de le faire, à anticiper au 16 octobre le versement de 70 % des aides agricoles.

Dans le cadre de la politique agricole commune, nous avons également réorienté les aides agricoles en France à partir de 2010. Cela intéresse les producteurs laitiers à travers la prime à l’herbe, dont le montant va être quadruplé, passant à presque 1 milliard d’euros, et dans le cadre d’une aide à la collecte du lait dans les zones de montagne ou de piémont.

Voilà pour l’Europe, et nous restons vigilants.

Mais, face à l’urgence, il faut trouver une solution chez nous à la crise concernant le prix du lait. Nous avons pris nos responsabilités dans le cadre de la loi, je l’ai dit à Mme Barèges, et en confortant le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière.

La négociation a repris depuis jeudi. Les trois familles de la filière se réunissent, elles sont d’ailleurs actuellement en concertation avec nous au ministère de l’agriculture. J’espère que chacune de ces trois familles saura prendre ses responsabilités dans les heures ou les jours qui viennent.

Le Gouvernement prendra les siennes, monsieur Hunault, en mettant en place, parallèlement à cet accord sur le prix du lait annuel, un plan d’accompagnement de la filière, en particulier pour soutenir la trésorerie des exploitations qui en ont besoin. Ces deux démarches convergent pour sauvegarder l’économie laitière dans notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)