Chômage : ce qu’il faut faire

Catégories: Actualités, Economie, Editorial

L’emploi est la préoccupation majeure de nos concitoyens.

Notre pays a un taux d’inactivité tel qu’il sape la cohésion sociale, laisse les seniors de côté et ferme l’accès des jeunes au premier emploi.

Depuis 30 ans, les trappes et pièges ont été reconduits par tous les gouvernements : pas moins de 18 plans pour les jeunes, autant de mesures d’exonération de charges en cibles pour les seniors ! Pour quel résultat ?

Le combat pour l’emploi n’est ni de droite, ni de gauche.

Au premier rang, chacun s’accorde à reconnaître que le taux d’emploi dans l’industrie est trop bas.

Que faire ?

S’appuyer sur des initiatives qui ont fait leurs preuves.

D’abord, réaffirmer la volonté politique de se doter de secteurs industriels clefs ! C’était l’objectif des « Pôles d’excellence », lesquels ont même avec succès été déclinés dans les bassins d’emplois intermédiaires.

L’idée étant de concilier formation, savoir-faire, le tissu industriel, et, conforter les entreprises pilotes avant de décliner et coordonner la sphère des sous-traitants.

Dans les chantiers navals, dans l’aérospatial, dans l’automobile, cette politique a fait ses preuves. Il nous faut le démultiplier : industrie ferroviaire, entreprises dans les énergies renouvelables, à l’image de l’offshore maritime.

S’appuyant sur un savoir-faire, des besoins, un marché national et mondial, les nouveaux services alliés aux nouvelles technologies contribuent à notre compétitivité. Il convient donc de conforter cette démarche avec les Pôles de compétitivité.

En second lieu, la formation en alternance et redonner sa dimension, sa noblesse à des formations dont les schémas sont de la compétence de l’Etat, des Régions et qui « collent » aux besoins des entreprises et des bassins d’emplois.

En troisième lieu, pour concilier l’emploi des jeunes, et, prolonger celui des seniors, le tutorat ! Il permettra, deux ans avant un départ en retraite, d’identifier le salarié expérimenté chargé de transmettre son savoir à un jeune. Cette mesure, je l’ai préconisée en… 1994 auprès d’Edouard BALLADUR !

La grande réforme annoncée par le Président de la République de transférer les charges qui pèsent sur l’emploi pour financer la protection sociale n’a de sens que si les objectifs sont acceptés, ayant fait l’objet d’un consensus et de dialogue social, et n’oublie pas l’exonération des charges salariales pour augmenter le pouvoir d’achat.

Le salaire n’est qu’une partie de la rémunération.

Les complémentaires santé, retraite, les régimes assurantiels concourent à l’attractivité de l’emploi. Cela relève du dialogue social.

Combien de salariés dans les PME en bénéficient ? Trop peu !

Reste le secteur de l’économie sociale et solidaire.

Il s’agit d’un secteur qui emploie plus de 6 millions de nos concitoyens. L’humain remplace le profit. Les besoins sont immenses : la dépendance, le handicap, la vulnérabilité de la vieillesse véhiculés par la vie associative, l’économie sociale et solidaire doivent être encouragés.

A l’heure de la morosité, de la défiance, la France est capable de s’en sortir.

Au-lieu de parler de nos handicaps, faisons des normes et exigences éthiques, sociales, environnementales, de la traçabilité, tant des secteurs de production que des circuits de transformation et de commercialisation, une force, un atout, pour tendre à une consommation responsable et exporter dans le monde !

La délocalisation de Renault au MAROC est une faute ! Produire en France doit être revendiqué. Il existe pour cela des pistes : « l’Etat actionnaire » à travers la Caisse des Dépôts, le Fonds Stratégique, doit mieux s’impliquer au sein des Partenariats Publics-Privés et ce dans des secteurs clés de la vie économique pour soutenir l’activité et donc l’emploi.

Rien ne sera efficace, sans une impulsion européenne, un programme de grands travaux, et, une initiative européenne concertée, de croissance basée sur la recherche, l’innovation et l’éducation.

Le moment approche où, après les propos d’avant élections, laisseront place le temps de la vérité et de la responsabilité pour la prise de décisions responsables !

Michel HUNAULT

22 Février 2012