Audition par la Commission d’enquête
 sur la situation de l’industrie ferroviaire française de M. Pierre Mongin, président de la RATP

Catégories: Assemblée Nationale, Interventions en réunion de commission, Solidarité, Transports

Mardi 5 avril 2011

Séance de 17 heures 45

Compte rendu n° 17

Commission d’enquête
 sur la situation de l’industrie ferroviaire française : production de matériels 
roulants « voyageurs » et fret

 

Audition, ouverte à la presse, de M. Pierre Mongin, président de la RATP, accompagné de MM. Xavier Léty, directeur de cabinet, Yves Ramette, directeur général adjoint chargé des projets et des investissements et Christian Galivel, directeur du département du matériel roulant ferroviaire

Présidence de M. Alain Bocquet Président

M. Michel Hunault. Ne pensez-vous pas que le président de la RATP devrait être aussi vigilant pour améliorer l’accessibilité des personnes à mobilité réduite que le législateur ou les présidents de région, qui ont compétence en la matière en qualité d’autorités organisatrices des transports  publics ? Vous savez combien il est difficile pour les personnes handicapées de prendre le métro. Seule la ligne 14 leur est accessible. Dans un souci de citoyenneté, et pour se conformer aux exigences de la législation, ne serait-il pas possible de jouer sur le cahier des charges des constructeurs pour véritablement améliorer la situation ?

J’ai présidé durant six ans la commission des transports de la région des Pays de la Loire et j’ai constaté que les constructeurs prétendaient à l’origine que c’était impossible. Comme nous avons maintenu nos exigences, ce qui était impossible est devenu possible.

M. Pierre Mongin. L’accessibilité des personnes handicapées, qui est une préoccupation fondamentale de la RATP, fait l’objet d’une concertation au sein d’une commission permanente. Tous les mois, nous faisons ainsi le point avec les associations.

La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a cependant prévu une dérogation à l’accès universel, qui concerne le métro parisien, pour des raisons de configuration et d’évacuation en cas d’incendie : l’étroitesse des quais existants ne permet pas d’y construire des ascenseurs. Il n’en sera pas de même des prochains métros. C’est pourquoi le STIF et la RATP ont décidé d’accélérer la transformation du parc des bus, qui offre, du moins sur Paris intra muros, quasiment les mêmes possibilités de déplacement que le métro, afin de les rendre accessibles aux personnes handicapées. Tout le parc a été équipé de planchers bas et nous avons travaillé avec la ville de Paris pour aménager les arrêts, afin que les fauteuils roulants puissent accéder de plain-pied aux voitures. Nous avons privilégié le réseau de surface afin d’éviter des déplacements encore trop compliqués aux personnes à mobilité réduite.

Il est vrai que la ligne 14, qui a été construite il y a vingt ans, est accessible aux handicapés. Il en sera évidemment de même sur le réseau du Grand Paris.

De plus, tous les tramways – nos construisons actuellement 60 kilomètres de ligne et la RATP sera en 2014 le troisième exploitant européen de tramways – sont, eux aussi, accessibles aux personnes handicapées. Les matériels roulants que nous avons acquis donnent, de ce point de vue, entière satisfaction.

Il faut savoir que ce qu’ on appelle la lacune, à savoir l’espace situé entre le quai et la voiture, doit être limitée au maximum, voire comblée par un système mobile et mécanique, ce type de mise à niveau pouvant représenter des investissements considérables. Nous les avons réalisés sur les lignes A et B du RER : toutes les stations qui dépendent de notre régie sont désormais accessibles de la rue par ascenseur. Toutefois, cette accessibilité suppose encore physiquement une assistance exigeant l’intervention de nos agents qui doivent déployer un système de pont pour permettre l’accès des fauteuils au train. Offrir cette possibilité aux personnes handicapées est notre fierté.